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L’agonie

, par Laure

Bonjour Docteur,

Ma maman, 88 ans, se bat depuis 2 ans et demi contre un cancer du côlon avec métastases au foie. Ella a bénéficié de chimiothérapie qui a ralenti la maladie mais qui l’a beaucoup fatiguée. Après une pause décidée en mai 2018 pour se reposer, l’oncologue lui a annoncé début octobre l’arrêt définitif du traitement ; le bénéfice n’était pas suffisant au regard de la dégradation de son état général avec la chimio.

Maman vit seule dans une petite maison à 300 km de chez nous, mes deux sœurs vivent encore plus loin. Elle est très indépendante, plutôt solitaire et très volontaire.

Au cours de la maladie nous avons envisagé ensemble de multiples solutions pour que maman se rapproche de l’une d’entre nous lorsque ca irait mal : résidence services, Ehpad , soins palliatifs en clinique, hébergement à mon domicile. Après avoir accepté et mis sa maison en vente l’an dernier, elle a finalement tout annulé et indiqué « qu’on verrait bien ». Je la visite donc le WE au rythme de la maladie plus ou moins deux fois par mois et ai pris un temps partiel en 2018 afin d’y passer plus de temps. Je l’accompagnais également pour les visites chez l’oncologue. Mes sœurs se déplacent moins souvent, l’une d’entre elle vit à l’étranger mais sont présentes par téléphone, internet, etc.

En février 2018, une dégradation de sa santé m’a obligé en urgence à mettre en place des auxiliaires de vie et le portage des repas. Elle a refusé l’alarme d’alerte en cas de chute. Elle a tout annulé au bout de deux mois.
Après un été agréable, l’annonce de l’arrêt des traitements en octobre a été un choc insupportable (je pense) pour maman qui s’est traduit par une dégradation rapide et un renoncement. Elle a annoncé au téléphone à l’une de ses sœurs qu’ "elle n’en avait plus pour longtemps et qu’elle serait partie à Noel ».
Nous venons de passer Noel ensemble avec me mari, mes enfants, elle est très amaigrie, dort toute la journée, mange très peu et parle avec difficulté. Le médecin est passé hier et elle lui a indiqué vouloir « mourir dans son lit ». Nous allons remettre en place les auxiliaires de vie et une alarme en cas de malaise.

Je repars dans deux semaines pour reprendre mon travail et je m’interroge : avons nous raison de respecter à la lettre ses volontés ? Peut on laisser une vieille dame qui entame son voyage vers la mort seule dans une maison ? Le processus sera-t-il assez lent pour me laisser le temps d’arriver à temps pour lui tenir la main (3 heures de train ou de voiture) ? Mon mari pense qu’il est préférable de la ramèner chez nous mais je crois que cela précipiterait sa fin. Quel est le mieux pour elle ?

Merci beaucoup de vos réflexions et avis.
Bien à vous, Laure

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