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Deuils et pertes chez le sujet âgé

Bonjour

Pourquoi pose-t-on comme postulat qu’un désir de mort, autrement dit une aspiration au suicide, est toujours le symptôme d’une dépression ou d’un trouble du discernement ?

Il faudrait, certes, distinguer entre le vœu de suicide proprement et raisonnablement articulé lors de "directives anticipées", c’est-à-dire lorsqu’on est encore en pleine possession de ses moyens, comme on dirait en termes juridiques, et le souhait de mourir exprimé de façon plus suggestive quand on est en situation de souffrance extrême et plus vraiment en état de communiquer de façon explicite (refus de s’alimenter, arrachage des perfs, gestes véhéments - une de mes amies me racontait comment son père, en phase terminale de cancer, mimait avec sa main le fait de se trancher la gorge...).

Mais lorsque nous nous efforçons de comprendre la volonté d’un malade, au nom de quoi nous autorisons-nous à considérer que certaines choses relèvent de sa liberté, même en cas d’altération de son discernement, et d’autres non, sinon en appliquant un prisme "social" qui n’est pas (plus) nécessairement partagé par le malade ?

Concrètement : ma mère n’avait-elle pas le "droit" de se laisser mourir de faim, parce qu’elle se représentait cette fin comme facile et indolore (même si nous, nous savons qu’on ne meurt pas aussi facilement que ça), à défaut d’avoir assez de force morale, et encore assez de "liberté de mouvement" pour chercher et trouver un moyen plus expéditif ? Est-ce qu’on ne touche pas, ici, à la problématique du "suicide assisté" défendu par ADMD ?

Je sais que vous défendez la thèse selon laquelle celui qui veut VRAIMENT se suicider peut facilement trouver les moyens de le faire. Mais lorsqu’il le veut mais qu’il ne le peut plus ? Pourquoi partir du principe que son discernement est altéré ? Pourquoi le confronter au fait qu’il n’a pas été "moralement capable" d’aller au bout de son choix quand il était encore en mesure de le faire ? Pourquoi le confronter à ses contradictions, en cet instant où, probablement, il se fiche de cohérence ? Ne sommes-nous pas tous coupables, jour après jour, d’incohérence, et heureusement entourés de gens qui acceptent nos errements ?

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