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En réponse à :

> La Validation

, par Michel, psychomotricien

je reviens d’une conférence où Naomi Feil exposait la validation. Elle dit elle-même que ce qu’elle expose au niveau théorique et pratique n’a rien de nouveau. son génie et son utilité vient d’ailleurs :

premièrement elle propose un point de vue extrêmement pratique de la relation à faire naître avec les vieux veillards extrêmement parlant pour des gens qui n’ont pas de formation en psychologie sans fourvoiement théoriques inutiles. comme dit winnicott, il n’est pas nécessaire à une mère d’être psychanalyste pour être suffisamment bonne. donc vision pratique très utile ; tout particulièrement pour les soignants qui repartent trop rarement d’une conférence en ayant tout compris.

deuxièmement. Dans son exposé riche en jeu de rôle où elle ne cesse de faire circuler notre esprit toujours trop autocentré en nous faisant adopter le point de vue tantôt du vieux, tantôt de naomi feil, tantôt du soignant profane, tantôt du soignant intervenant en validation, etc... riche aussi en ateliers de communication verbale et non-verbale (portage) (dans le cadre d’une conférence c’est la première fois que je voyais cela). Elle fait la démonstration que cette pensée par le corps, théâtrale, cette pensée dans la pratique de l’expérimentation de la situation figurée (évoquant le psychodrame), cette pensée qui interprête corporellement le vécu du patient (placé en hypothèse) au lieu de l’interpréter psychanalytiquement et "intellectuellement" (elle nous dit qu’il n’y a pas d’insight chez le vieux... peut-être pas chez le vieux, pourrait-on lui répondre, mais peut-être chez les soignants, chez les proches, insight dont le vieux mieux compris donc validé pourrait tirer le bénéfice) ; cette pensée en corps qu’on appelle empathie humanise la relation avec les vieux comme elle a humanisé l’amphitéâtre où Naomi Feil faisait sa conférence.

cliniquement, en tant que psychomotricien, c’était un discours auquel j’étais habitué. Cette conférence m’a redonné confiance dans cette voie. je me suis rendu compte qu’avant cette conférence je m’appliquais à être neutre et contenu. depuis que j’essaye d’exprimer quasi-théatralement le sentiment que je perçois du dément (placé en hypothèse) mes relations avec les plus déficitaires d’entre eux ont largement progressées. (j’ai utilisé la mimique, le regard, une mélodie des phrases plus typée...) au lieu de me dire en masquant mes affects cette dame est triste. j’exprime la tristesse dans ma mimique et dans la communication non verbale. je valide ainsi son état et il se passe immédiatement quelque chose. la tristesse ne disparaît pas mais effectivement on dirait qu’on peut tourner autour, l’observer, lui donner une forme, l’habiter avec le patient.

je repars à la fin de la journée moins lourd et avec l’envie de les retrouver le lendemain

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