Bonjour, Alain.
Je vous comprends.
Mais je me dis ceci.
D’abord que j’ai appris à me méfier : j’ai vu les familles les plus unies se déchirer, on méconnaît que le deuil peut rendre fou. Je dois attirer votre attention sur ce risque, la mise en ordre juridique des choses vous protège.
Ensuite qu’il y a deux voies, également excellentes.
Celle à laquelle je suis attaché : quand je m’occupe de mon vieux parent, je dois poser des actes que, pour ma part, je n’autoriserais personne à poser à ma place. Par exemple il pourra se faire qu’on doive me mettre en maison de retraite, éventuellement sans me demander mon accord. Cela s’appelle une séquestration arbitraire, et je crois qu’une telle décision impose que la République la valide (même si la loi dispose absurdement que, même sous tutelle, c’est la personne qui décide de son lieu de vie, comme si, précisément, si on l’a mise sous tutelle ce n’était pas parce qu’elle n’a plus les moyens de décider cela). De même je peux disposer de ses biens, mais il est bon que le Juge m’y autorise.
Celle que j’ai apprise d’un… médecin expert auprès du Juge des tutelles, qui me disait : « Moi, ma mère, je l’aime, je fais ce que je crois bon pour elle, j’en répondrai devant ma conscience ».
L’habilitation familiale sert à éviter au Juge de perdre son temps sur les cas simples ; mais c’est une tutelle qui ne dit pas son nom. C’est une mesure dont je me méfie.
Pour ma part j’ai rédigé un mandat de protection future, par lequel je décide qui serait mon tuteur. C’est un grand moment, car personne, dans les administrations, ne connaît cette disposition ; et cela ne résout pas tout car il arrive qu’il faille se battre pour que le Juge en tienne compte. Mais je me demande si ce n’est pas la meilleure chose à faire.
Après, nous sommes surtout dans le symbolique. Mais les symboles…
Bien à vous,
M.C.
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