Poster un message

En réponse à :

La toilette

, par Michel

Bonjour, Chiara.

Je comprends que vous ayez du mal à trouver une attitude. Mais vous ne pourrez pas en trouver sans une analyse robuste de la situation. Car comme d’habitude il y a plusieurs hypothèses à envisager.

Celle d’une démence vasculaire va effectivement de soi. Mais il y en a d’autres : la démence de type Alzheimer, certes, mais aussi la dépression, ou d’autres maladies psychiatriques du sujet âgé ; les stratégies, les pronostics, les espérances ne sont pas les mêmes.

Or ce n’est pas simple : considérez ce qu’il vous dit : il préfère être sale qu’être aidé pour la toilette. On n’est pas loin de lui donner raison. Le problème est que ce n’est pas réaliste. Et quand vous écrivez : il se plaint auprès de moi de fuites urinaires occasionnelles. (…) il ne voit pas d’inconvénients à garder un pantalon souillé, la contradiction est insurmontable. Il y a donc des éléments en faveur d’une perte du sens des réalités, en lien probable avec une démence, mais il n’y a peut-être pas que cela.

Ceci pour vous illustrer la nécessité absolue de faire un point de son état intellectuel : établir ou éliminer le diagnostic de démence est un préalable à toute réflexion.

Quand ce sera fait, il sera possible de réfléchir à la meilleure stratégie. La question de la toilette suppose en effet qu’on sache ce que le malade est capable de penser. On est libre de ne pas se laver mais cela a des conséquences sociales. Je peux concevoir (je n’en ai jamais vraiment rencontré) qu’un sujet en pleine possession de ses moyens intellectuels refuse de se laver ; mais alors il faut qu’il assume les conséquences et qu’il quitte l’EHPAD. Dans le cas de votre père on a lieu de présumer qu’il se comporte ainsi parce qu’il a perdu une partie du sens des réalités ; on peut donc (on doit) lui imposer un minimum de choses (mais je n’oublie pas qu’il existe des techniques relationnelles qui permettent largement de contourner la difficulté).

Mais je crains que vous ayez du mal à vous résigner à la réalité : oui, la probabilité essentielle est une démence.

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.