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En réponse à :

comment faire la toilette ?

, par Michel

Bonsoir, Franck, et merci de vos encouragements.

Votre message demanderait effectivement de longs développements. Je ne peux donc vous faire qu’une réponse provisoire.

D’abord, mon texte visait surtout le « pourquoi ». Le vôtre porte sur le « comment », et cependant nous retrouvons des aspects qui rejoignent mes propres étonnements. Ainsi quand vous demandez comment les personnes font-elles pour que leurs habitudes de vie soient respectées par les soignants ?, on peut immédiatement pointer que cette question ne devrait même pas se poser. Si elle vient, c’est parce que le soignant vient avec une technique préconçue ; je n’ai guère besoin d’insister. C’est la même chose pour la difficulté d’élaborer une pratique « singulière » de la toilette : le soignant se montre au service d’un mythe, non d’un patient (pardon : sur ce terme vous avez raison, mais on ne se refait pas…) ; et la seule limite est effectivement les contraintes de la sécurité. Mais au fait… dans nos relations avec la vieille personne toute la question est bien d’être vrai ; et je crois que nous ne devons pas lui éviter, ou du moins pas sans mûre réflexion, la confrontation avec le réel. Je dois respecter de mon mieux les volontés de la personne ; mais je lui mentirais si j’éludais le fait que j’ai, moi aussi, des besoins, des exigences, une liberté.

Sur les pourquoi, maintenant :

La toilette est-elle un acte de soin ? Je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi on fait cette différence entre soin et traitement, cela ne tient pas la route, cela fausse tout le raisonnement. Je préférerais qu’on médite sur ce mystère du langage : s’il y a une différence, elle est entre le soin qu’on donne et le soin qu’on prend. Mais ce n’est pas la seule occurrence où l’emploi d’un mot finit par hypnotiser ceux qui l’emploient.

Les médecins en tout cas font une différence : il y a des choses dont tout de même ils ne vont pas s’abaisser à s’occuper. C’est peu de dire qu’ils ont tort, et je maintiens qu’un gériatre qui ne s’est jamais assis pour faire manger une vieille démente ferait mieux de changer de métier.

Sur la valorisation, par contre, je crois que c’est très simple : les moyens ne sont pas là ; et je persiste à penser qu’ils n’y seront jamais. C’est bien la raison pour laquelle je me demande s’il ne faudrait pas reconsidérer le dogme de la toilette (mais vous me confirmez que, comme je l’ai indiqué, on aurait tort de déduire de mon texte que les vieilles personnes ne sont pas demandeuses de toilette).

Sur les SPASAD, je cois qu’il faudra voir à l’usage. Mais la première idée qui me vient est qu’il s’agit avant tout d’une manœuvre comptable : on veut distinguer, comme on l’a fait pour les maisons de retraite, ce qui relève de la maladie et ce qui relève de la dépendance ; la seule différence est que dans le cas des SPASAD la partie dépendance ne sera pas financée du tout. En tout cas l’objectif est évident : jusqu’ici les moyens des SSIAD étaient assez largement dévolus à la prise en charge de la dépendance ; il s’agit de mettre un terme à cette situation, en les recentrant sur le seul volet maladie. Allons plus loin : recadrant ainsi les missions des SSIAD, on pourra les charger d’une partie des malades pris en charge par l’hospitalisation à domicile (les HAD sont très surveillées pour s’assurer que leurs malades ne relèvent pas d’un SSIAD), ce qui libérera de la place pour mettre en HAD des malades qui sont actuellement hospitalisés en conventionnel. Classique. Classique et pas nécessairement illégitime. Tout de même, on pouvait rêver d’un projet plus ambitieux.

Bien à vous,

M.C.

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