Un débat avec un partisan de l'euthanasie - commentaires attention TW suicide, lecteurs sensibles au sujet s'abstenir 2018-06-15T09:24:22Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment15765 2018-06-15T09:24:22Z <p>6 - suite) Ce sont des ingrédients qui donnent au malade une certaine maîtrise sur sa fin de vie, à condition qu'il intègre les éléments de la logique du soin.</p> <p>7) Toute modification de la loi allant dans le sens d'une autorisation de tuer/se faire tuer modifierait la notion de soin : un médecin qui envisage la possibilité d'abréger la vie ne soigne plus de la même façon. Il décide consciemment ou inconsciemment, et dirige son patient. Le patient ne peut plus s'endormir en étant confiant.</p> <p>8) Tout cela ne tient que dans les cas où le soin et la sédation sont effectifs. S'ils ne le sont pas, c'est que la situation est urgente : un patient qui souffre et un médecin qui ne dispose pas des moyens nécessaires. Aller plus loin dans la réflexion consisterait alors à envisager une procédure d'urgence dans ces cas là : <br class="autobr" /> est-ce une éventualité aussi normale que l'attente d'un rdv chez le dentiste, systématise-t-on cet aveu de carence, que proposer au malade lorsque l'on ne peut rien faire ?</p> attention TW suicide, lecteurs sensibles au sujet s'abstenir 2018-06-14T10:24:34Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment15763 2018-06-14T10:24:34Z <p>Bonjour Frédérique,</p> <p>Pose-t-on la question de l'euthanasie et du suicide en se restreignant à la seule volonté du candidat, ou va-t-on plus loin en examinant le fantasme de mort, la liberté de construire son fantasme de mort, le droit de réaliser son fantasme de mort ?</p> <p>1) Je suppose qu'imaginer sa mort idéale est très courant. Et en particulier d'avoir un médecin qui fait ce qu'il faut quand il faut sans avoir à le demander à son patient endormi. Il suffit de l'imaginer de n'importe quel autre point de vue que celui du patient endormi pour se rendre compte que cela relève du caprice. Laisser cette initiative au médecin (ou à n'importe qui d'autre que le patient, sans l'avis du patient) est inenvisageable tant que le patient est capable d'exprimer sa volonté. La question relève donc du suicide assisté : une demande de mort formulée par le patient ou son représentant.</p> <p>2) Il suffit d'envisager le suicide asisté pour constater le caractère inacceptable du jugement en la matière : <br /><img src='http://www.michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Le désir de mort est intime et n'à pas à être justifié. <br /><img src='http://www.michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> S'il n'a pas à être justifié, il ne peut l'être non plus : que feriez-vous si un proche vous demandait de l'aider ? Comment feriez-vous pour évaluer sa demande ? <br /><img src='http://www.michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Accepteriez-vous d'être contrainte d'expliquer vos raisons profondes , vos peurs, vos impossibilités, et de dépendre d'une décision ? (Pas moi, puisque si l'on aborde ce sujet, il s'agit de trouver une réponse qui concerne tout le monde)).</p> <p>3) Une solution est de libéraliser l'accès à une dose létale à tous (hommes, femmes, enfants) quelles que soient les conséquences et le mode d'absorption (éventuellement, un contenant qui délivre le poison sur code secret individuel délivré à la naissance, puisqu'il faut bien régler la question de ceux qui ne pourront pas faire le mouvement de porter le poison à leur bouche et s'en remettront à un tiers en lui communiquant son code par exemple). Ou bien, il faudrait enquêter sur chaque suicide pour savoir si ce n'était pas un meurtre déguisé. Ne parlons pas des suicides de ceux qui auraient pu être soignés.</p> <p>4) A défaut, il est possible de considérer qu'il existe suffisamment d'information et de médicaments qui permettent le suicide sans le faciliter. Toutes les réponses ne sont pas disponibles : doses sans effets indésirables, risques de se rater, conséquences en cas de tentative ratée... Mais il est illusoire de penser qu'un médecin aurait toutes ces réponses. Un poison est le plus souvent aussi un médicament aux effets en partie aléatoires.</p> <p>5) Tout cela ne répond pas à une question : que faire des candidats aux suicides ? Doit-on considérer qu'en leur donnant les moyens de se suicider, la société a l'obligation de prendre soin d'eux en les détournant de leur objectif ? S'abstient-on de soigner une tentative de suicide ratée ? S'abstient-on de soigner le cancer du poumon de quelqu'un qui a fumé 3 paquets par jour depuis 30 ans ?</p> <p>6) Réclamer un droit suppose d'en envisager les conséquences, mais surtout, d'examiner en quoi il n'est pas déjà effectif. Voulez-vous le droit d'être soignée, le droit de ne pas être soignée, ou alors le droit d'être tuée par celui qui vous soigne ?<br class="autobr" /> Actuellement : <br /><img src='http://www.michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Vous pouvez être soignée. <br /><img src='http://www.michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Vous pouvez refuser les soins, et aussi refuser certains soins dans un contexte où vous êtes soignée. <br /><img src='http://www.michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Vous pouvez quasiment demander à dormir jusqu'à la mort, dans des conditions ou en créant les conditions qui vous feraient mourir. <br class="autobr" /> Il me semble qu'il y a là les ingrédients d'un fantasme de mort idéale, et que bien des candidats s'en satisferaient s'ils étaient sûrs de pouvoir en bénéficier.</p> attention TW suicide, lecteurs sensibles au sujet s'abstenir 2018-06-13T08:34:21Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment15762 2018-06-13T08:34:21Z <p>Bonjour, Frédérique.</p> <p>Je veux d'abord vous remercier : vous n'auriez pas posté ce message si vous ne me faisiez pas confiance. C'est pour moi un honneur, et je vais tâcher de le mériter.</p> <p>J'ai hésité cependant à vous répondre, car votre message est si beau, si émouvant, que je me suis demandé si je ne devais pas le laisser tel quel au lieu de le commenter. Mais je dois, me semble-t-il, poursuivre la tâche que je me suis assignée sur ce site, et cela me commande de vous dire ce que je pense de votre texte. Je vais donc le commenter.</p> <p><i>** attention TW suicide, lecteurs sensibles au sujet s'abstenir **</i></p> <p>Je comprends cette précaution. Mais je la crois superflue : le pari de ce site est que ses lecteurs prennent leurs risques, et qu'ils doivent assumer les conséquences de ce qu'ils lisent.</p> <p><i>je n'ai pas lu l'intégralité de cet article, ayant été stoppée net par l'histoire de cet homme pendu à 41 ans. Il est dit qu'il souffrait de dépression et vous affirmez qu'une personne dépressive ne voudrait jamais recourir au suicide assisté</i>.</p> <p>Je ne vous suis pas : il me semble que je dis exactement le contraire. L'une des absurdités des propositions des tenants du prétendu « droit de mourir dans la dignité » est précisément de soumettre les candidats à un examen médical, en vue d'éliminer les déprimés. Ces gens-là n'ont jamais vu un déprimé, ils ne savent pas ce qu'il souffre, et je tiens au contraire que les situations les plus difficiles sont celles de ces dépressions chroniques, rebelles à tout traitement. Tout au plus je crois que ces déprimés parviennent à leurs fins sans recourir à une aide particulière. Mais nous y reviendrons sans doute.</p> <p><i>Je souffre d'un trouble de personnalité borderline tardivement diagnostiqué - longtemps on a refusé de me coller une étiquette prétendument stigmatisante alors même que je la réclamais... j'étais alors comptée parmi les dépressifs ! </i></p> <p>Je ne peux rien dire sur ce point, sinon que le diagnostic de personnalité borderline n'exclut pas celui de dépression : une personnalité n'est pas une maladie mais un facteur de risque. Et vous êtes à risque de dépression.</p> <p><i>Or j'ai fait appel à l'organisme suisse Dignitas pour leur demander la procédure à suivre pour mettre fin à une souffrance que j'endure depuis une vingtaine d'années. J'ai eu cette énergie et celle de réclamer mon dossier médical. Mais je me heurte à des retards et flous administratifs cela fait maintenant un an que j'attends et relance</i>.</p> <p>De quels retards parlez-vous ? S'il s'agit de retards dans la communication de votre dossier médical, il y a des moyens. Nous pouvons en parler.</p> <p><i>Toujours est-il que je me suis constitué ce que j'appelle mon exit avec des boites de médicaments, mais n'étant pas médecin, après avoir fait plusieurs TS où j'avais sous-estimé la dose létale, maintenant je crains de faire l'erreur de Napoléon (si ce que j'en sais est juste), d'en ingurgiter trop, de tout vomir et de me rater aussi de cette façon</i>.</p> <p>Vous avez bien fait. Mais vous me comprenez mal. Ce à quoi je m'oppose, ce n'est pas au suicide (comment le pourrais-je ?), c'est à une loi qui le faciliterait. Je le redis : une loi doit servir plus de gens qu'elle n'en dessert. Et vous voyez tout de suite que si on facilite l'accès au suicide il ne pourra pas ne pas se produire que ce dispositif soit utilisé par des gens qui auraient pu bénéficier d'autre chose. Je sais fort bien qu'il y a des cas où notre pensée est démunie. C'est le cas par exemple de ces très vieilles personnes, qui ne sont nullement déprimées, mais qui en ont tout simplement assez de la vie. Le mythe est que toute demande de mort est nécessairement un indice de dépression. C'est faux, et c'est là la liberté de chacun. Mais cela ne suffit pas à écrire une loi.</p> <p><i>Ce qui m'obligerait, si la souffrance persiste et si je ne me retrouve pas enfermée, à recourir à un procédé plus violent</i>.</p> <p>Non. Les informations nécessaires se trouvent en quelques minutes sur le net. Je préfère une situation où le recours au suicide se heurte à cet obstacle, réel mais non insurmontable.</p> <p><i>Or plusieurs raisons m'en empêchent, la première étant la crainte de la souffrance, la deuxième la peur de me rater mais de finir tétraplégique à la charge de mes proches, et la troisième et non la moindre, le trauma que j'imagine plus important pour mes proches. J'ai en effet dans mon entourage deux amies qui ont chacune perdu quelqu'un de proche par suicide violent</i>.</p> <p>Je vous comprends. Mais je crois que le suicidant (les exemples ne manquent pas) finit par assumer ce risque, quand la vie lui est vraiment trop lourde. Je vois bien quel service rendrait une loi qui supprimerait ce problème. Ma crainte est, je le redis, dans le risque qu'il y aurait à rendre ainsi le suicide accessible des gens qui y recourraient de manière inconsidérée : souvenez-vous de ce prisonnier belge qui avait demandé une euthanasie parce que dans sa prison il ne pouvait pas être soigné correctement. Cela lui avait été refusé, mais on n'aurait pas de mal à trouver des exemples plus fâcheux. Ce qui est en cause, ce n'est pas votre liberté de mourir, qui et entière. C'est le pour et le contre d'une loi.</p> <p><i>Même si j'ai lu en diagonale et pas entièrement, il me semble que vous vous positionnez contre le suicide assisté</i>.</p> <p>En effet.</p> <p><i>Je voudrais vous dire que dans mon cas - et j'ai bien conscience que chaque cas est unique - si j'obtenais le feu vert de Dignitas, je penserais beaucoup moins au suicide, en fait je serais rassurée par la POSSIBILITÉ de mourir dignement et au moment où les choses deviennent trop dure</i>s.</p> <p>Là encore, je souscris. Mais comme vous le dites, chaque cas est unique. Et on ne peut légiférer sur des cas particuliers. C'est pourquoi la situation actuelle a beau être taxée d'hypocrisie, c'est pour moi la seule possible.</p> <p><i>A l'âge de 12 ans, je répétais cette phrase « j'aime pas la vie et j'ai peur de la mort ». Phrase avec laquelle je suis toujours en accord si ce n'est que je remplacerais le mot mort par celui de souffrance, perte d'indépendance, de dignité... J'y pense tous les jours de manière obsessionnelle, et là où je vous remercie, c'est pour votre article sur l'agonie. Car comme vous le dites si bien, ces choses ne sont expliquées nulle part, vous dites « cela n'intéresse personne » eh bien... mon nom est sûrement « Personne »</i>.</p> <p>Voilà : vous écrivez comme quelqu'un qui ne demanderait pas nécessairement le suicide si quelqu'un essayait seulement de le comprendre, et de le considérer dans ce qu'il dit. Je ne sais pas si c'est possible, mais si on n'y parvient pas ce sera une gifle pour tous ceux qui vous auront côtoyée et auraient pu vous aider, moi inclus.</p> <p><i>Pour résumer simplement, si je pouvais être vraiment rassurée sur la fin du film, je crois qu'au lieu de penser à aller voir le projectionniste, je pourrais rester un peu plus posément dans la salle</i>.</p> <p>Si j'étais en charge de vous dans la vraie vie, je vous proposerais probablement une sédation, qui vous permettrait de ne pas voir la fin du film. Je la ferais réversible, de manière à pouvoir la lever de temps en temps, car dans votre cas le plus probable est que les grandes crises de souffrance ne sont que temporaires ; il serait donc justifié de vous réveiller de temps à autre pour vérifier que vous en avez toujours besoin, et ne vous rendormir que si vous le décidez.</p> <p><i>Mon leitmotiv privé de la peur panique de la fin que j'imagine comme une torture insoutenable, deviendrait « la vie est très dure pour moi, je ne l'aime pas toujours, mais dans les moments de répit j'arrive à l'apprécier parce que ce n'est pas gâché par l'angoisse existentielle ». J'ai remarqué que souvent, les gens préfèrent ne pas savoir à l'avance ce qui les attend de négatif, mais moi je ne fonctionne pas comme ça. Je fais partie des gens qui souffrent moins d'une piqûre anesthésiante chez le dentiste si ce dernier prévient et que je suis ainsi préparée psychiquement. Ainsi, plus j'en saurai sur les plus difficiles des morts qu'on peut subir, plus paradoxalement, je serai rassurée.</i></p> <p>Mais… s'il ne s'agit que de cela, il n'est nul besoin de recourir au suicide.</p> <p><i>Ma phobie - comme celle de beaucoup j'imagine - est de mourir d'asphyxie. Les reportages sur les camps de concentration m'ont traumatisée : je sais qu'on n'est plus à cette époque mais j'ai peur du désordre, de la guerre, des soignants débordés... et des morts affreuses qui peuvent s'ensuivre. J'ai peur d'être prisonnière sous des décombres, de me noyer, toute situation où il est impossible de respirer</i>.</p> <p>Si vous saviez à quel point j'ai les mêmes… Mais je sais aussi que ce sont là des fantômes. Je sais aussi que quand mon tour viendra il faudra bien que je m'en remette à l'intelligence et à l'honnêteté d'un autre, et cela m'inquiète. Mais nous passons notre vie à cela ; le moyen de faire autrement ?</p> <p><i>Il est tout à fait exceptionnel que je commente des choses sur Internet, la lecture me suffit généralement, mais ici je n'ai trouvé aucun témoignage qui relèverait d'une problématique similaire à la mienne</i>.</p> <p>Je ne peux vous dire qu'une chose : il y en a. Et l'un des rêves de ce site serait de permettre à ceux qui sont, par exemple, dans votre cas de se rencontrer et de se soutenir mutuellement. J'essaie.</p> <p><i>à la fin je ne tiendrai pas, et si je craque, soit je vais partir comme cet homme de 41 ans - moi j'en ai 35, c'est jeune mais c'est vieux si on pense à des années de souffrance et pas spécialement de lumière au bout du tunnel, juste une bougie vacillante pour avancer... Soit je vais me rater mais m'abîmer fortement</i>.</p> <p>Oui, vous avez raison. Mais mon travail, à moi, c'est de vous dire que je ne peux me résoudre à désespérer de vous. Et d'ajouter qu'à défaut de solution définitive (mais qui peut dire ce qu'on pourra faire pour vous dans un, deux, trois, dix ans ?), nous avons parfaitement les moyens de vous aider à surmonter les crises plus confortablement.</p> <p><i>Merci de m'avoir lue jusqu'au bout</i>.</p> <p>Merci à vous, au contraire.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> attention TW suicide, lecteurs sensibles au sujet s'abstenir 2018-06-12T20:49:24Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment15760 2018-06-12T20:49:24Z <p>Bonjour,</p> <p>je n'ai pas lu l'intégralité de cet article, ayant été stoppée net par l'histoire de cet homme pendu à 41 ans. Il est dit qu'il souffrait de dépression et vous affirmez qu'une personne dépressive ne voudrait jamais recourir au suicide assisté. Je souffre d'un trouble de personnalité borderline tardivement diagnostiqué - longtemps on a refusé de me coller une étiquette prétendument stigmatisante alors même que je la réclamais... j'etais alors comptée parmi les dépressifs ! Or j'ai fait appel à l'organisme suisse dignitas pour leur demander la procédure à suivre pour mettre fin à une souffrance que j'endure depuis une vingtaine d'années. J'ai eu cette énergie et celle de réclamer mon dossier medical. Mais je me heurte à des retards et flous administratifs cela fait maintenant un an que j'attends et relance. J'ai choisi de poster ici parce que cet article fait l'objet de moins de commentaires que l'article qui m'a fait venir ici - celui sur l'agonie - car je crains de choquer des gens. Toujours est-il que je me suis constitué ce que j'appelle mon exit avec des boites de medicaments, mais n'étant pas médecin, après avoir fait plusieurs TS où j'avais sous-estimé la dose létale, maintenant je crains de faire l'erreur de Napoléon (si ce que j'en sais est juste), d'en ingurgiter trop, de tout vomir et de me rater aussi de cette façon. Ce qui m'obligerait, si la souffrance persiste et si je ne me retrouve pas enfermee, à recourir à un procédé plus violent. Or plusieurs raisons m'en empêchent, la première étant la crainte de la souffrance, la deuxième la peur de me rater mais de finir tétraplégique à la charge de mes proches, et la troisième et non la moindre, le trauma que j'imagine plus important pour mes proches. J'ai en effet dans mon entourage deux amies qui ont chacune perdu quelqu'un de proche par suicide violent. Le fait que la cérémonie d'adieu se soit déroulée sans la présence du corps n'a pas peu contribué à leur horreur respective. Même si j'ai lu en diagonale et pas entièrement, il me semble que vous vous positionnez contre le suicide assisté. Je voudrais vous dire que dans mon cas - et j'ai bien conscience que chaque cas est unique - si j'obtenais le feu vert de dignitas, je penserais beaucoup moins au suicide, en fait je serais rassurée par la POSSIBILITÉ de mourir dignement et au moment où les choses deviennent trop dures.</p> <p>A l'âge de 12 ans, je répétais cette phrase « j'aime pas la vie et j'ai peur de la mort ». Phrase avec laquelle je suis toujours en accord si ce n'est que je remplacerais le mot mort par celui de souffrance, perte d'indépendance, de dignité... J'y pense tous les jours de manière obsessionnelle, et là où je vous remercie, c'est pour votre article sur l'agonie. Car comme vous le dites si bien, ces choses ne sont expliquées nulle part, vous dites « cela n'interesse personne » eh bien... mon nom est sûrement « Personne ».</p> <p>Pour resumer simplement, si je pouvais être vraiment rassurée sur la fin du film, je crois qu'au lieu de penser à aller voir le projectionniste, je pourrais rester un peu plus posément dans la salle. Mon leitmotiv privé de la peur panique de la fin que j'imagine comme une torture insoutenable, deviendrait « la vie est très dure pour moi, je ne l'aime pas toujours, mais dans les moments de répit j'arrive à l'apprécier parce que ce n'est pas gâché par l'angoisse existentielle » J'ai remarqué que souvent, les gens préfèrent ne pas savoir à l'avance ce qui les attend de négatif, mais moi je ne fonctionne pas comme ça. Je fais partie des gens qui souffrent moins d'une piqûre anesthésiante chez le dentiste si ce dernier prévient et que je suis ainsi préparée psychiquement. Ainsi, plus j'en saurai sur les plus difficiles des morts qu'on peut subir, plus paradoxalement, je serai rassurée. Ma phobie - comme celle de beaucoup j'imagine - est de mourir d'asphyxie. Les reportages sur les camps de concentration m'ont traumatisée : je sais qu'on n'est plus à cette époque mais j'ai peur du désordre, de la guerre, des soignants débordés... et des morts affreuses qui peuvent s'ensuivre. J'ai peur d'etre Prisonnière sous des décombres, de me noyer, toute situation où il est impossible de respirer. Je ne vais pas lister toutes mes peurs, qui sont innombrables, mais elles m'empechent De vivre. Vous pouvez m'aider en me disant la vérité sur le pire, sa durée etc. Et de fait, comme je le disais plus haut, vos écrits m'ont déjà aidée.</p> <p>Il est tout à fait exceptionnel que je commente des choses sur Internet, la lecture me suffit généralement, mais ici je n'ai trouvé aucun témoignage qui relèverait d'une problématique similaire à la mienne. Je termine en vous disant que je suis très bien prise en charge, que ce soit sur l'ajustement médicamenteux ou sur la thérapie, et que je me bats. Je ne formule en aucun cas un appel au secours urgent. Mais à l'usure, si ce problème ne s'arrange pas, cette angoisse qui me tord littéralement les entrailles du lever au coucher et qui n'est guère apaisée par les benzo ou la méditation - meme si ça aide - à la fin, faire tous ces cauchemars et me réveiller avec cette douleur au ventre et vivre dans les conditions dans lesquelles je suis malgré mon entourage bienveillant, à la fin je ne tiendrai pas, et si je craque, soit je vais partir comme cet homme de 41 ans - moi j'en ai 35, c'est jeune mais c'est vieux si on pense à des années de souffrance et pas spécialement de lumière au bout du tunnel, juste une bougie vacillante pour avancer...SOit je vais me rater mais m'abimer fortement. Ce ne sera pas demain, mais dans un an, cinq ans... qui peut le dire ? Vous pouvez soutenir la recherche sur ce qu'il se passe en fin de vie. Si, cela intéresse des gens. Cela peut même sauver des vies.</p> <p>merci de m'avoir lue jusqu'au bout.</p> dignité, suicide, euthanasie : un débat prometteur 2011-11-02T20:08:26Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment8233 2011-11-02T20:08:26Z <p>Bonsoir, Nathalie.</p> <p>Je comprends votre point de vue. Il s'agit pour vous d'envisager l'option d'un suicide. Le suicide n'est pas l'euthanasie, et je ne vois pas que la société ait le droit (ni les moyens, d'ailleurs) de s'y opposer. Moi-même je ne me sens rien à dire, hormis une certaine aversion vis-à-vis de la mort, et hormis également une certitude : ce qui fait l'humanité de l'homme c'est son être-pour-autrui, c'est sa socialité ; d'où il me semble résulter que je ne suis pas si maître que cela de ma propre vie : j'en dois des comptes aux autres humains. Jusqu'à quel point ? C'est à voir.</p> <p>Ce que je vous dis, c'est que le type d'information nécessaire à un suicide confortable et réussi n'est nullement inaccessible au profane ; il suffit de quelques secondes sur Internet, et de quelques minutes dans une librairie professionnelle (je parle de textes parfaitement utilisables par tout un chacun). Si vous avez l'impression qu'il en va autrement, c'est juste que vous n'avez pas commencé à chercher ; et le jour où vous souhaiterez le faire, la démarche intellectuelle nécessaire tombe tellement sous le sens que vous la trouverez sans peine... Et les produits utilisés par les anglais sont également en vente libre en France.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> dignité, suicide, euthanasie : un débat prometteur 2011-11-02T19:02:08Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment8231 2011-11-02T19:02:08Z <p>J'ai découvert par hasard votre site, que je trouve passionnant. Dans le débat avec un partisan de l'euthanasie, vous affirmez au moins à deux reprises qu'il est très facile de se procurer les médicaments qui permettent de se donner la mort ( en vente libre, bon marché, surtout en Angleterre ... ). Malheureusement, ce type d'informations est inaccessible à un profane. Je souhaite, personnellement pouvoir choisir de mourir " sans passer par la case légume " - donc, mettre fin à mes jours librement, le moment venu. L'adoption d'une loi sur le sujet ne me semble pas utile. Mais qui me fournira les informations nécessaires à la réalisation de ce projet - projet qui n'a rien à voir, au contraire, avec une quelconque forme de dépression ?</p> dignité, suicide, euthanasie : un débat prometteur 2010-08-07T16:23:40Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment3454 2010-08-07T16:23:40Z <p>Bonjour, et merci de ce long message.</p> <p>Essayons donc d'y répondre le plus complètement possible.</p> <p>Et commençons par le début : l'article auquel vous faites allusion s'appelle « L'ADMD et le ridicule » ; il se rapporte à deux prises de position de M. Romero au sujet de faits qui, à l'époque, étaient d'actualité. Et il s'agit d'un commentaire de ces deux prises de position.</p> <p>Ce que je remarque, c'est que je n'ai reçu aucune réponse qui reprenne ces deux faits, et qui en conteste mon analyse. Un seul correspondant m'a écrit pour me dire que M. Romero n'engage que lui, ce qui d'une part me semble un peu léger, d'autre part me laisse entrevoir que ce correspondant n'approuve pas entièrement ces prises de position. Alors en guise de préliminaire, je veux vous demander ce que vous en pensez vous-même. Car si on ne détruit pas mon argumentation sur ces deux faits et ces deux prises de position, alors je la conserve. Et c'est important. Car le but de mon article était de montrer que le président de l'ADMD est prêt à tout pour faire avancer sa cause, y compris l'absurdité et le ridicule ; et la mauvaise foi.</p> <p>Or ce point m'importe parce que les questions sur lesquelles nous nous opposons exigent une absolue transparence et honnêteté intellectuelle. Pour cette raison je vous réitère ma demande : que pensez-vous de ces deux prises de position de M. Romero ?</p> <p>Ce point rappelé, allons un peu plus loin.</p> <p>Il ne vous a pas échappé que je tiens à faire une distinction soigneuse entre l'euthanasie et le droit au suicide. Nous pouvons débattre du bien-fondé de cette distinction.</p> <p>S'agissant de l'euthanasie, il ne vous a pas échappé que je suis résolument contre. Mais de cela nous pouvons débattre.</p> <p>S'agissant du droit au suicide, il ne vous a pas échappé que je suis nettement plus nuancé. Je soutiens qu'il existe des arguments philosophiques forts contre ce droit, mais nous pouvons en débattre. Quant à une loi sur ce sujet, je mets quiconque au défi d'écrire un texte qui, eu égard à la complexité de la problématique du suicide, ne soit pas totalement irresponsable. Mais nous pouvons en débattre, et je veux bien étudier n'importe lequel de ces textes ; ce n'est pas en tout cas le contenu de la proposition rituellement déposée chaque automne par deux ou trois parlementaires qui va me persuader de mon erreur. Mais voyons.</p> <p>Voulez-vous que nous discutions dans ce cadre ?</p> <p>Je vais en attendant répondre à votre mail au fil de la plume. Je n'aime pas cela, car c'est un procédé discourtois, et qui ne permet pas d'aller au fond des choses ; mais essayons tout de même.</p> <p><i>oui, j'ai déjà lu le "ridicule" de l'admd... c'est ancien... celui qui écrit cela se rend lui-même "ridicule"...en tout cas fait preuve d'une méchanceté et d'une intolérance grande</i></p> <p>Pardonnez-moi, mais pouvez-vous argumenter ces points ?</p> <p><i>oui je persiste à dire que l'essentiel est que la loi admette : QUE CERTAINS PRÉFÈRENT LA MORT À UNE LONGUE AGONIE, l'agonie ne se réduisant pas aux quelques heures avant la mort, mais malheureusement pouvant durer des mois</i></p> <p>Le terme d'agonie est d'abord un terme médical, qui a sa définition. Cette définition exclut qu'une agonie dure au-delà de quelques demi-journées ; certes, c'est beaucoup, mais cela implique que l'état du malade nous autorise à utiliser des moyens qui permettent d'en faire autre chose qu'un calvaire. Je propose donc que nous n'utilisions ce terme d'agonie qu'avec prudence. Cela dit, et quel que soit le terme, je crois comprendre ce dont vous parlez ; n'oublions pas que ma seule légitimité, si j'en ai une, me vient du fait que j'ai eu l'occasion d'accompagner un bon millier de mourants. Ces mois de souffrances, je vois ce que c'est, et je vous accorde sans peine que cela ne doit pas se produire, qu'on ne doit pas le laisser faire.</p> <p><i>(5 mois pour ma grand-mère, qui réclamait chaque jour la piqûre qu'elle avait toujours fait faire à ses chats et à ses chiens, par compassion)</i></p> <p>Je ne parlerai pas de votre grand-mère : on ne peut parler que de ce qu'on a vu. Tout ce que je peux dire c'est que, chaque fois que j'ai été confronté à de telles situations, nous avons trouvé une solution qui satisfaisait le malade. A condition de savoir aller jusqu'à l'acceptation du refus de soins et de procéder à l'accompagnement adéquat. Par ailleurs il y a des gens qui, bien que n'étant pas à l'extrémité, réclament de mourir. Il s'agit là d'une problématique d'aide au suicide, non d'euthanasie. Nous devons donc reprendre cette discussion dans le cadre du débat sur l'aide au suicide.</p> <p><i>QUE CERTAINS MÉDECINS PRATIQUENT DEPUIS LONGTEMPS L'EUTHANASIE, DE MANIÈRE CLANDESTINE, DONC NON CONTRÔLÉE, AVEC DES EXCÈS qui amènent d'ailleurs des adhérents admd lorsqu'on a euthanasié un parent sans que nul ne soit au courant, ni de la mort très proche, ni d'une volonté exprimée par la personne : euthanasies pratiquées le vendredi soir pour faire la place pour les accidentés du WE (subis par de nombreuses infirmières, obligées d'obéir au patron), euthanasies pratiquées pour des motifs économiques plus ou moins avouables, sous la pression de l'un ou de l'autre... alors oui, IL FAUT QUE LA LOI RECONNAISSE QUE L'EUTHANASIE EXISTE ET QUE LA LOI L'ENCADRE, SEUL MOYEN DE SE PROTÉGER CONTRE DES EUTHANASIES ÉCONOMIQUES INHUMAINES, SEUL MOYEN D'EMPÊCHER LES DÉRIVES ACTUELLES !</i></p> <p>Je n'ai pour ma part jamais été confronté à des euthanasies économiques. Je me demande simplement, si elles existent, comment une loi va en diminuer le nombre : s'il faut faire de la place on en fera : que l'euthanasie soit interdite ou que l'euthanasie non autorisée soit interdite, l'euthanasie économique saurait s'échapper de la loi.</p> <p>Par contre j'ai vu des euthanasies pratiquées par des équipes dépassées par leur propre souffrance. Celles-ci ne diminueront que par la formation et le soutien des soignants, non par une loi dont on ne voit pas ce qu'elle y changerait.</p> <p><i>on y vient doucement, RESPECTER L'AUTRE D'ABORD, pas très à la mode certes malheureusement, mais... COMBIEN AVEZ-VOUS LU DE DIRECTIVES ANTICIPÉES ? TRÈS PEU, JE PENSE,</i></p> <p>Je crois que vous auriez des surprises.</p> <p>Non seulement j'en ai lu, et pas mal, mais je ne suis fait une règle d'en préconiser la rédaction chaque fois que l'occasion s'en présentait ; j'ajoute que je les ai toujours tenues, une fois rédigées, comme un guide auquel je devais me soumettre, sauf circonstances exceptionnelles.</p> <p><i>CAR LA PLUPART DES GENS IGNORENT CETTE POSSIBILITÉ : DONNER SON AVIS SUR SA VIE, JUSQU'AU BOUT : préférence pour la prolongation même désespérée, préférence pour la souffrance, ou au contraire, préférence pour une mort plus rapide, lorsque la nature fait traîner les choses, préférence pour une souffrance minimale, préférence pour la sédation terminale, euthanasie lente, que préfère la loi Leonetti, lorsqu'on est au bout de la vie, ou préférence pour une euthanasie rapide, ou auto-délivrance si c'est encore possible</i></p> <p>Je n'ai jamais lu de demande d'euthanasie dans les directives anticipées que j'ai eues à connaître. Il est vrai qu'elles étaient rédigées par des malades en fin de vie. Je me suis naturellement demandé ce que je ferais si cela m'arrivait. Et d'une manière très provisoire, car on ne peut parler que de situations réelles, je crois que j'aurais expliqué à mon interlocuteur que je n'y souscrirais pas, mais que j'étais prêt, si nécessaire, à rechercher avec lui un médecin qui ne partage pas mon point de vue : on ne peut bâtir un contrat de soins avec un tel désaccord, et mon devoir aurait été de trouver pour ce malade une autre équipe. Comment aurais-je fait ? je ne sais pas, cela ne s'est jamais produit ; je n'aurais pas eu de scrupules à renvoyer mon patient sur l'ADMD.</p> <p> <i>lorsque vous dites qu'ON PEUT SOULAGER TOUTES LES SOUFFRANCES, VOUS SAVEZ BIEN QUE C'EST FAUX : tous les jours, je reçois des appels désespérés de gens qui souffrent physiquement, malgré les centres anti-douleurs qu'ils fréquentent...</i></p> <p>Non : c'est vrai. Le prix peut en être très lourd, ce peut être notamment une sédation. Mais on peut. Simplement les malades qui fréquentent les centres anti-douleur sont très rarement en toute fin de vie, ce qui fait que leur demande est une demande d'aide au suicide, non d'euthanasie.</p> <p><i>et je ne parle pas des souffrances morales... que vous ayez peu lu de directives anticipées demandant l'euthanasie ne m'étonne pas : d'abord, CES DIRECTIVES FONT PARTIE DU DOSSIER MÉDICAL et en tant que kiné, vous ne devriez pas y avoir accès ?,</i></p> <p>Pardonnez-moi encore, mais… m'avez-vous lu ? je ne suis pas kiné mais médecin gériatre spécialisé en soins palliatifs.</p> <p><i>ensuite, TRÈS PEU DE GENS LES ONT ÉCRITES : RÉFLÉCHIR À SA MORT, AU FAIT QUE NOUS SOMMES TOUS MORTELS, À TOUT ÂGE, QUE LA MORT PEUT NOUS MENER À DE LONGUES AGONIES, N'EST PAS ENCORE ENTRÉ DANS LES MOEURS, on prévoit plus facilement son héritage que la fin de sa vie...</i></p> <p>je vous ai répondu plus haut : j'en ai lu bien plus que vous ne pensez, et je les ai toujours scrupuleusement respectées.</p> <p><i>tous ne veulent évidemment pas d'une euthanasie (2% des mourants environ dans les pays qui l'autorisent), c'est normal : le poids des religions est encore important, même pour ceux qui s'en sont éloignés, et le christianisme prône la souffrance dans la naissance comme dans la mort on a accepté d'aider les femmes à accoucher sans souffrir on n'est pas encore prêt à accepter la mort sans souffrances, mais la société y viendra,</i></p> <p>Je suis prêt à vous parler du christianisme. Cela risque d'être long, tant les idées sur ce point sont fausses. En tout cas le mien ne parle pas de la souffrance ; je déteste la souffrance, et c'est pourquoi j'ai fait mon métier de son soulagement. Quant au fait que la société y viendra, je le sais bien, hélas. C'est même la gauche (<i>ma</i> gauche) qui le fera. Je dis simplement que notre société n'imagine pas le prix qu'elle en paiera. Et je ne veux pas de ce prix : Elle se disloque bien assez vite comme ça.</p> <p><i>forcément à moins que des guerres mondiales ne noient le problème avec des morts de la guerre... il est vrai que nous sommes la première génération en Europe à avoir peu souffert de la guerre, puisque les guerres se font ailleurs que chez nous certes, quelques militaires français sont morts là ou ailleurs, mais ce sont des professionnels de la guerre, les risques du métier... la population civile n'est pas touchée, comme dans d'autres pays, où le souci principal des gens est de ne pas mourir ni de faim, ni de froid, ni sous les bombes ou les fusils... nous sommes certes des privilégiés, en Europe...</i></p> <p>Je suis tout à fait d'accord avec vous sur ce point. Mais je ne vois pas le lien avec la problématique de l'euthanasie.</p> <p><i>loin des guerres, et le problème des prolongations de vie inutiles</i></p> <p>Que voulez-vous dire ? Vous m'inquiétez.</p> <p><i>(sauf pour la recherche scientifique : les vieux ou les incurables servent de cobayes, bien souvent sans le savoir..., cela sert l'industrie pharmaceutique...)</i></p> <p>Sur ce point je serais bien en peine de trouver des faits. En avez-vous ?</p> <p><i>et remplies de souffrances (parfois plus morales que physiques) est le problème des pays riches... est-ce une raison pour préférer l'acharnement thérapeutique, encore pratiqué couramment, et la souffrance ? POURQUOI LA LOI PERMET-ELLE LA PRATIQUE DE L'ACHARNEMENT THÉRAPEUTIQUE ?</i></p> <p>La loi du 22 avril 2005 proscrit clairement, au contraire, l'acharnement thérapeutique. Le problème est que les limites de cet acharnement sont bien plus difficiles à poser que vous ne me semblez le croire. Cette question a fait partie de ma pratique quotidienne pendant suffisamment longtemps, surtout en gériatrie.</p> <p><i>parce seul le médecin qui la pratique en est juge ! juge et partie ! ça ne va pas ! un léger progrès, puisque depuis fin 2009, un autre (personne de confiance, à défaut, membre de la famille) que le médecin peut demander la réunion de l'équipe pour dire s'il y a ou non "obstination déraisonnable"...</i></p> <p>Cela ne date pas de fin 2009 mais du 4 mars 2002.</p> <p><i>mais quels soignants accepteront de contredire ouvertement le grand patron, à l'hôpital ? Peu sans doute... au risque de perdre leur travail...</i></p> <p>Les choses ne se présentent pas ainsi : dans un hôpital public le chef de service n'a aucun moyen de décider de la carrière des autres professionnels. Mais cela certes ne suffit pas à permettre à chacun de contredire facilement l'autorité du « grand patron ». Tous ceux que j'ai croisés ces quinze dernières années, en tout cas, étaient bien plus ouverts à la discussion que vous ne l'indiquez ; je dirais même que c'est bien plus commode pour un chef de service de partager le poids de cette responsabilité, et j'en ai vu plus d'un se retrancher derrière l'avis de l'équipe, même quand il y avait de solides raisons de penser que c'était la souffrance de l'équipe qui parlait, ou celle de l'entourage, mais pas celle du malade.</p> <p><i>alors POUR PROUVER CET ACHARNEMENT, SEUL LE PROCÈS EST POSSIBLE... (déjà gagné !) dur pour les proches de faire un procès pour demander au médecin l'arrêt des soins inutiles...</i></p> <p>Mais vous me parlez là de l'acharnement thérapeutique, ce qui est encore une autre question. Nous pouvons en débattre aussi ; provisoirement je rappellerais tout de même que c'est le plus souvent une question terriblement compliquée ; quand elle ne l'est pas, alors cet acharnement thérapeutique est une simple faute professionnelle ; et je souhaite que se multiplient les procès dans cette matière, seule façon d'avancer un peu. Simplement nous ne sommes pas là dans la question de l'euthanasie : l'euthanasie n'est pas la réponse à l'acharnement thérapeutique. Entre les deux il y a le bon sens et la bonne pratique des soins.</p> <p>A vous lire,</p> <p>M.C.</p> dignité, suicide, euthanasie : un débat prometteur 2010-08-05T06:11:51Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment3442 2010-08-05T06:11:51Z <p>oui, j'ai déjà lu le "ridicule" de l'admd... c'est ancien... celui qui écrit cela se rend lui-même "ridicule"...en tout cas fait preuve d'une méchanceté et d'une intolérance grande<br class="autobr" /> oui je persiste à dire que l'essentiel est que la loi admette :<br class="autobr" /> QUE CERTAINS PRÉFÈRENT LA MORT À UNE LONGUE AGONIE, l'agonie ne se réduisant pas aux quelques heures avant la mort, mais malheureusement pouvant durer des mois (5 mois pour ma grand mère, qui réclamait chauqe jour la piqure qu'elle avait toujours fait faire à ses chats et à ses chiens, par compassion)<br class="autobr" /> QUE CERTAINS MÉDECINS PRATIQUENT DEPUIS LONGTEMPS L'EUTHANASIE, DE MANIÈRE CLANDESTINE, DONC NON CONTRÔLÉE, AVEC DES EXCÈS qui amènent d'ailleurs des adhérents admd lorsqu'on a euthanaisé un parent sans que nul ne soit au courant, ni de la mort très proche, ni d'une volonté exprimée par la personne : euthanasies pratiquées le vendredi soir pour faire la place pour les accidentés du WE (subis par de nombreuses infirmières, obligées d'obéir au patron), euthanasies pratiquées pour des motifs économiques plus ou moins avouables, sous la pression de l'un ou de l'autre...<br class="autobr" /> alors oui, IL FAUT QUE LA LOI RECONNAISSE QUE L'EUTHANASIE EXISTE ET QUE LA LOI L'ENCADRE, SEUL MOYEN DE SE PROTÉGER CONTRE DES EUTHANASIES ÉCONOMIQUES INHUMAINES, SEUL MOYEN D'EMPÊCHER LES DÉRIVES ACTUELLES !<br class="autobr" /> on y vient doucement, RESPECTER L'AUTRE D'ABORD, pas très à la mode certes malheureusement, mais...<br class="autobr" /> COMBIEN AVEZ-VOUS LU DE DIRECTIVES ANTICIPÉES ? <br class="autobr" /> TRÈS PEU, JE PENSE, CAR LA PLUPART DES GENS IGNORENT CETTE POSSIBILITÉ : DONNER SON AVIS SUR SA VIE, JUSQU'AU BOUT :<br class="autobr" /> préférence pour la prolongation même désespérée, <br class="autobr" /> préférence pour la souffrance, ou au contraire, <br class="autobr" /> préférence pour une mort plus rapide, lorsque la nature fait traîner les choses, <br class="autobr" /> préférence pour une souffrance minimale, <br class="autobr" /> préférence pour la sédation terminale, euthanasie lente, que préfère la loi Leonetti, lorsqu'on est au bout de la vie, ou <br class="autobr" /> préférence pour une euthanasie rapide, ou auto-délivrance si c'est encore possible<br class="autobr" /> lorsque vous dites qu'ON PEUT SOULAGER TOUTES LES SOUFFRANCES, VOUS SAVEZ BIEN QUE C'EST FAUX :<br class="autobr" /> tous les jours, je reçois des appels désespérés de gens qui souffrent physiquement, malgré les centres anti-douleurs qu'ils fréquentent... et je ne parle pas des souffrances morales... <br class="autobr" /> que vous ayez peu lu de directives anticipées demandant l'euthanasie ne m'étonne pas : <br class="autobr" /> d'abord, CES DIRECTIVES FONT PARTIE DU DOSSIER MÉDICAL et en tant que kiné, vous ne devriez pas y avoir accès ?, <br class="autobr" /> ensuite, TRÈS PEU DE GENS LES ONT ÉCRITES :<br class="autobr" /> RÉFLÉCHIR À SA MORT, AU FAIT QUE NOUS SOMMES TOUS MORTELS, À TOUT ÂGE, QUE LA MORT PEUT NOUS MENER À DE LONGUES AGONIES, N'EST PAS ENCORE ENTRÉ DANS LES MOEURS, <br class="autobr" /> on prévoit plus facilement son héritage que la fin de sa vie...<br class="autobr" /> tous ne veulent évidemment pas d'une euthanasie (2% des mourants environ dans les pays qui l'autorisent), c'est normal : le poids des religions est encore important, même pour ceux qui s'en sont éloignés, et le christianisme prône la souffrance dans la naissance comme dans la mort<br class="autobr" /> on a accepté d'aider les femmes à accoucher sans souffrir <br class="autobr" /> on n'est pas encore prêt à accepter la mort sans souffrances, mais la société y viendra, forcément<br class="autobr" /> à moins que des guerres mondiales ne noient le problème avec des morts de la guerre... il est vrai que nous sommes la première génération en Europe à avoir peu souffert de la guerre, puisque les guerres se font ailleurs que chez nous<br class="autobr" /> certes, quelques militaires français sont morts là ou ailleurs, mais ce sont des professionnels de la guerre, les risques du métier... <br class="autobr" /> la population civile n'est pas touchée, comme dans d'autres pays, où le souci principal des gens est de ne pas mourir ni de faim, ni de froid, ni sous les bombes ou les fusils...<br class="autobr" /> nous sommes certes des privilégiés, en Europe... loin des guerres, et le problème des prolongations de vie inutiles (sauf pour la recherche scientifique : les vieux ou les incurables servent de cobayes, bien souvent sans le savoir... , cela sert l'industrie pharmaceutique...) et remplies de souffrances (parfois plus morales que physiques) est le problème des pays riches...<br class="autobr" /> est-ce une raison pour préférer l'acharnement thérapeutique, encore pratiqué couramment, et la souffrance ?<br class="autobr" /> POURQUOI LA LOI PERMET-ELLE LA PRATIQUE DE L'ACHARNEMENT THÉRAPEUTIQUE ? <br class="autobr" /> parce seul le médecin qui la pratique en est juge !juge et partie ! çà ne va pas ! <br class="autobr" /> un léger progrès, puisque depuis fin 2009, un autre (personne de confiance, à défaut, membre de la famille)que le médecin peut demander la réunion de l'équipe pour dire s'il y a ou non "obstination déraisonnable"...<br class="autobr" /> mais quels soignants accepteront de contredire ouvertement le grand patron, à l'hôpital ? <br class="autobr" /> peu sans doute... au risque de perdre leur travail... <br class="autobr" /> alors POUR PROUVER CET ACHARNEMENT, SEUL LE PROCÈS EST POSSIBLE... (déjà gagné !)<br class="autobr" /> dur pour les proches de faire un procès pour demander au médecin l'arrêt des soins inutiles...</p> dignité, suicide, euthanasie : un débat prometteur 2010-02-10T21:48:00Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment1896 2010-02-10T21:48:00Z <p>Bonsoir.</p> <p>Je ne crois pas qu'on puisse limiter le débat à ce que vous écrivez.</p> <p>Personne, pas moi en tout cas, ne conteste le droit de quiconque à revendiquer ce qu'il veut. Tout ce que je peux dire c'est que je ne me contesterais pas totalement d'une clause de conscience, parce que le fait, simplement, de légaliser l'euthanasie modifierait de nombreux équilibres éthiques, et que cela aurait pour ma propre vie des conséquences dont je ne veux pas. Ce serait faire preuve d'une singulière faiblesse d'analyse que s'imaginer que l'euthanasie légalisée ne changerait rien à la vie de ceux qui n'y recourent pas. De la même manière le PACS, du seujl fait qu'il existe, modifie le statut du mariage (raison pour laquelle j'aurais nettement préféré qu'on crée un mariage homosexuel).</p> <p>Mais ce n'est pas cela qui m'importe le plus. Ce que je veux creuser c'est l'argumentation. Que vaut le discours de l'ADMD ?</p> <p>Je ne crois pas que cette argumentation se réduise à un "dialogue de sourds". Certes le premier problème est de décanter cette question de "dignité" ; mais cette décantation est faisable, et pourvu que toutes les conséquences en soient tirées par chacun, je ne vois pas pourquoi on n'arriverait pas à adapter la terminologie.</p> <p>Mais il y a d'autres problèmes à creuser, et le fond de ma position ce n'est pas que la légalisation de l'euthnanasie me dérange. C'est que l'argumentaire de l'ADMD ne vaut tout simplement pas un clou.</p> <p>Tiens, accorddez-moi un simple test.<br class="autobr" /> Lisez sur ce site l'article : "L'ADMD et le ridicule". Et essayez donc de m'expliquer comment les propos tenus par l'ADMD sur ce deux problèmes s'accordent avec sa position officielle...</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> dignité, suicide, euthanasie : un débat prometteur 2010-02-10T10:08:20Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment1886 2010-02-10T10:08:20Z <p>un dialogue de sourds, quand les définitions de nos mots sont différentes...<br class="autobr" /> pas anormal !</p> <p>ce que l'admd réclame, ce n'est pas que vous changiez d'avis pour vous ni pour vos malades ,</p> <p>c'est que la loi respecte enfin ceux qui ne pensent pas comme vous, citoyens à part entière dans une république laique ?</p> <p>les médecins qui seraient appelés à suivres les directives des patients vers une euthanasie ou une aide à l'auto-délivrance étant bien évidemment volontaires, il y aurait suffisamment:assez peu de demandes d'euthanasie (2% des mourants, cela ferait quand même beaucoup de monde, vu notre population) et de nombreux médecins qui la pratiquent déjà couramment en cachette, et seraient heureux de la pratiquer au grand jour, en équipe, et non plus solitairement, la responsabilité de la mort passant alors du médecin à la personne</p> dignité, suicide, euthanasie : un débat prometteur 2010-02-04T21:03:16Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment1833 2010-02-04T21:03:16Z <p>Bonsoir, et merci de votre message. Il s'ouvre à la discussion, je n'ai pas souvent eu cette chance dans mes contacts avec l'ADMD. Par ailleurs il me semble manifeste que vous avez lu plusieurs de mes textes, et c'est assurément la marque d'une grande honnêteté intellectuelle.</p> <p>Alors discutons.</p> <p>Vous parlez des directives anticipées. Et vous avez raison d'insister pour qu'elles soient plus souvent respectées. Cependant, je ne crois pas qu'on puisse aller beaucoup plus loin dans cette voie que la loi Léonetti : A l'extrême fin de vie les choses sont toujours très difficiles à juger. Rappelons que le champ de ces directives se limite à la question : que décider quand le malade n'est plus en état de le faire ? Et il n'est pas absurde de poser que le moins mal placé pour répondre est le médecin,quand du moins il a l'habitude des situations de fin de vie et quand il prend tous les avis et toutes les précautions que la loi lui impose. D'ailleurs,quand il s'agit de poser un « droit à l'euthanasie » l'ADMD elle-même est bien obligée d'admettre qu'un avis médical est nécessaire (et elle se garde bien de dire ce qui se passerait si le médecin rendait un avis négatif). En ce qui me concerne j'ai toujours poussé très loin le respect des directives anticipées ; mais je ne vois pas comment imposer cette conception à tous les médecins. Je crois que toute législation a nécessairement des zones d'ombre, et qu'il est illusoire de s'imaginer qu'on peut toutes les réduire.</p> <p>Par contre, je n'ai jamais lu de directives anticipées où le malade se préoccupe de sa dignité.</p> <p>Sur la notion de dignité, et même si le travail est loin d'être fini, j'ose vous renvoyer à l'article qui figure sur le site. Brièvement je dirais qu'il y a deux conceptions (au moins) de la dignité, qui sont tellement dissemblables qu'on a grand tort de persister à les appeler du même nom : c'est ainsi que naissent les malentendus, et plus encore les faux problèmes. Pour ma part, et puisqu'il faut choisir, je m'en tiens à ce que commande l'étymologie. Mais je vous concède qu'il faudrait développer davantage.</p> <p>Là où je vous suis beaucoup moins, c'est quand vous parlez de « dignité formelle venant de Dieu » ; il me semble au contraire que cette dignité (qui ne vient pasz forcément de Dieu, pourquoi ?) est pensée comme essentielle, indépendante des aspects formels tels que l'aspect du corps, l'incontinence, etc. Et je crois que vous faites encore plus erreur quand vous pensez que vous pouvez définir seul votre dignité, alors que la dignité n'a de sens que dans la relation qui nous unit. Mais là aussi il faudrait du temps.</p> <p>Mais parlons surtout des situations.</p> <p>Il y a le malade à l'extrême fin, agonisant ou quasi. Je persiste à dire que pour ce malade nous avons tous les moyens nécessaires pour maîtriser sa souffrance. Question de formation, d'équipement, de crédits. L'euthanasie n'est jamais nécessaire pour y parvenir.</p> <p>Il y a celui dont vous parlez : « la solidarité et la compassion commandent de les respecter, de respecter leur choix de fin de vie, c'est encore leur vie ! respecter ce choix légalement, c'est empêcher des suicides violents, épouvantables quand on a 80/90 ans...du moins pour les proches... ». Et certes ils existent. <br class="autobr" /> Mais vous me parlez là de patients qui ne sont pas à l'extrême fin de vie, à telle enseigne qu'ils auraient encore les moyens d'un suicide violent. Il s'agit donc d'évoquer un droit au suicide. <br class="autobr" /> Le suicide n'est pas l'euthanasie, et même si je n'aime pas cette idée de droit au suicide il me semble que le problème ne se pose pas de la même façon. Pour moi le droit à l'euthanasie et une ineptie dans l'absolu ; le droit au suicide se discute (même si je suis contre). Cependant il me semble manifeste que la loi a pour tâche de servir plus de gens qu'elle n'en dessert, et je ne vois pas comment on pourrait sans imprudence légaliser un droit au suicide. On se demande d'ailleurs pourquoi il le faudrait quand les informations nécessaires sont si faciles à trouver.</p> <p>J'attire d'ailleurs votre attention sur vos derniers mots : « du moins pour les proches.. ». J'entends bien que les suicidants s'en préoccupent très souvent. Mais je ne peux m'empêcher de penser que ma préoccupation reste celle du malade d'abord ; et je ne peux m'empêcher de faire le lien avec cette autre évidence : dans ma pratique, la quasi totalité des demandes d'euthanasie qui m'ont été adressées venaient de la famille.</p> <p>Et puis il y a les malades qui, tout en n'étant pas à l'extrême fin, n'ont plus les moyens de mettre fin à leurs jours. Et de ceux-là je dirais trois choses : <br /><img src='http://www.michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Ils existent, mais je n'en ai jamais vu (j'ai accompagné un millier de mourants). <br /><img src='http://www.michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je suis parfaitement d'accord pour qu'on leur permette de ne pas vivre consciemment ce qu'il leur reste à vivre. <br /><img src='http://www.michel.cavey-lemoine.net/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Il est probable qu'il y a des situations sans solution (encore que j'aie du mal à les imaginer, compte tenu de nos moyens) ; craignons, je le répète, une loi qui aurait réponse à tout : elle aurait dépassé son but.</p> <p>Enfin il y a des gens qui ne veulent pas de mes moyens, qui veulent que leur mort se passe exactement comme ils l'ont décidé, qui ne veulent pas recourir au suicide quand ils en ont la possibilité et qui veulent que je les tue quand il sera devenu impossible de savoir ce qu'ils veulent réellement. Et là, non, je ne suis pas d'accord. Il est toujours possible de fabriquer un problème sans solution : il suffit de les refuser toutes. Or il s'agit de cas rarissimes (je n'en ai pour ma part jamais rencontré), et les cas rarissimes ne sont pas, par définition, dans le champ de la loi. Et là comme pour le suicide je crois que ce serait une grave imprudence que de légiférer.</p> <p>Il y a donc, vous le voyez, une position absolue :,l'euthanasie, c'et non. Et il y a une position relative : le suicide c'est une autre affaire ; simplement je défie quiconque d'écrire un texte de loi qui ne soit pas une catastrophe.</p> <p>Bien à vous,</p> <p>M.C.</p> dignité, suicide, euthanasie : un débat prometteur 2010-02-03T10:20:02Z http://www.michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article93#comment1819 2010-02-03T10:20:02Z <p>non, l'admd n'est pas ridicule !<br class="autobr" /> nous sommes soutenus par 85% de la population !<br class="autobr" /> que souhaitons nous ? <br class="autobr" /> car trop de personnes croient bon de déformer notre message...<br class="autobr" /> nous ne voulons que le respect du patient, du citoyen, dans le système de santé, nous ne voulons que le respect de ses volontés, inscrites dans la loi actuelle sous le nom de "directives anticipées", que la personne de confiance nommée a le devoir de défendre si nécessaire<br class="autobr" /> or il advient, pas si souvent certes, mais pas non plus exceptionnellement, que les directives soient de respecter non pas une dignité formelle venant de Dieu pour ceux qui y croient (ce n'est pas une obligation en république laïque...), mais de respecter ma dignité personnelle, celle que j'ai définie moi-même, il arrive que certains demandent d'abréger leur agonie et même une fin de vie qui ne serait plus digne... la solidarité et la compassion commandent de les respecter, de respecter leur choix de fin de vie, c'est encore leur vie !<br class="autobr" /> respecter ce choix légalement, c'est empêcher des suicides violents, épouvantables quand on a 80/90 ans...du moins pour les proches...</p>